La grotte Cosquer est située dans les Calanques, près
de Marseille, au cap Morgiou. Elle est accessible par un tunnel long de
175 mètres dont l'entrée est à 37 mètres de
fond.
Unique au monde, cette grotte sous-marine abrite plusieurs
dizaines d'oeuvres peintes et gravées il y a environ 27 000 et 19
000 ans.
Ornée de chevaux, de bouquetins, de chamois, de bovidés,
de cervidés, de phoques et de pingouins, elle compte
également une cinquantaine de mains, des
dizaines de signes géométriques ainsi qu'une gravure
exceptionnelle représentant un "homme tué".
Plus d'une cinquantaine de mains ont été découvertes
dans la grotte, dessinées aussi bien en négatif (pochoir)
qu'en positif (enduites de colorant et appliquées sur la roche).
Ici, huit mains gauches aux doigts raccourcis ressortent sur un
fond de charbon de bois pulvérisé.
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Avec 36 gravures ou peintures, le cheval est l'animal le plus représenté
dans la grotte.
Ce cheval noir, long de 68 cm environ, présente
des contours simples ; les pattes sont assez gauches, mais certains détails
sont bien marqués, tels que l'oeil, la ganache ou la crinière
en hachures parallèles.
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Découvert sur un plafond bas de la zone ouest, ce cerf est
peint en noir avec précision : on distingue une oreille ainsi que
l'andouiller d'oeil, et ses bois sont bien ramifiés.
Comme
les autres animaux peints sur ce plafond, il est en partie recouvert de
cristallisations de calcite blanche, notamment sur l'arrière-train.
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Ce bison au tracé simple présente des particularités
intéressantes : avec ses 1m.20, il est l'un des plus grands
animaux de la grotte ; de plus il est représenté en entier
et, ce qui est rare, sa tête est de trois quart.
Seules ses
pattes ne sont pas terminées. Quant à l'absence de sabots,
elle est caractéristique de tous les animaux de la grotte.
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Ce petit bouquetin au ventre croisillonné présente un corps massif et une queue dessinée dans le prolongement de la ligne du dos, qui n'est pas rattachée à l'arrière-train. La série de croisillons pourrait symboliser le pelage.
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Dans les grottes ornées paléolithiques, les animaux
marins sont très rarement représentés. Dans la
grotte Cosquer, ils constituent une part non négligeable (12 %)
de l'effectif total des figures.
C'est la première fois qu'un
pingouin est figuré dans l'art quaternaire, bien que des
ossements aient été signalés dans plusieurs
habitats méditerranéens du Paléolithique supérieur
(Gibraltar, Italie du Sud).
Il s'agit probablement du "grand
pingouin", encore très répandu au XIXe siècle, mais
massacré par les marins pour sa chair comestible.
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Le manque de phalanges apparaissant sur les mains dessinées a
suscité de nombreuses interrogations. S'agit-il de de témoignages
de mutilations, de sacrifices rituels ou de doigts gelés ? Aucun
squelette du Paléolithique supérieur retrouvé à ce
jour ne présente des mains aux phalanges incomplètes.
L'hypothèse
la plus probable serait alors que les mains étaient dessinées
avec les doigts repliés, signe de reconnaissance ou langage codé,
vraisemblablement lié à la chasse et à divers
rites.
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Direction scientifique : Jean Clottes et Jean Courtin
Photos A. Chéné, CNRS/CCJ.
sauf "pingouin" et "mains négatives": photos Marine nationale.
Reproduction sur autorisation.