hide random home http://dmf.culture.fr/culture/lomel-s.htm (Einblicke ins Internet, 10/1995)

La Lomellina

Dix années de fouilles et près de 4 500 plongées ont été nécessaires pour étudier, analyser et reconstituer l'épave de Villefranche-sur-Mer identifiée comme "la Lomellina, une nave Gênoise".

Coulée dans la tempête du 15 septembre 1516, découverte à 400 mètres de la darse de Villefranche en avril 1979, à une vingtaine de mètres de profondeur, cette épave a sollicité plongeurs, archéologues, historiens, techniciens,... jusqu'en septembre 1991.

coupe de majolique Outre la structure proprement dite du navire (quille, premier pont et faux pont), tout un mobilier archéologique a été mis à jour : des pièces d'or, d'argent et de cuivre, des pots de terre cuite, une coupe et une cruche de majolique, des barriques de poudre blanche, des canons, des boulets, et même des noyaux de pêches sont autant d'éléments qui ont permis peu à peu de retrouver l'identité et l'histoire de la Lomellina.

Probablement construite sur un chantier de Gênes, armée par une riche famille de cette ville, les Lomellini, ce navire assurait à la fois le transport des civils et des militaires. Il mouillait dans la rade de Villefranche, lorsqu'une violente tempête s'est levée. Les vagues semblent avoir fait d'énormes dégâts le long du littoral méditerranéen et ont notamment emporté la Lomellina.
La hune est restée longtemps visible depuis le quai du vieux port actuel, ce qui laisse supposer des visites de pillards à plusieurs reprises au XVIe siècle, jusqu'à ce que la vase ensevelisse le bateau.


Ce dessin rassemble et ordonne les éléments de la coque de la Lomellina retrouvés épars sous les couches de sédiments. Le navire pouvait parer une attaque comme en témoignent la soute à poudre de la partie avant, avec ses vingt et un tonnelets en bois dont certains contiennent encore de la poudre, les roues d'affût, les canons à culasse mobile et les amas de boulets de plomb ou de fer. D'autres éléments donnent des indications intéressantes sur l'architecture navale de l'époque, notamment les "fourcats" ou membrures de la partie avant, la carlingue qui doublait la quille sur toute la longueur du navire, les vestiges du plancher du premier pont, l'emplanture du grand mât.

Dessin de Noël Blotti paru dans Géo.


Fouille conduite par Max Guérout, Groupe de recherche en archéologie navale (GRAN).

Photos : J.C. Hurteau, CNRS
Reproduction sur autorisation

Pour en savoir plus